Hégra à Médaïn Saleh / 2
Rappel :
Nous avons longtemps hésité à vous montrer ces photos (argentique) parce qu' à l' époque (1993)
Un périple insensé et une chance insolente nous ont permis de les ramener et de les classer sagement dans un album en attendant que . .
A ce jour quelques (rares) articles sur ce sujet étant publiés sur le NET, nous vous proposons une visite non clandestine du merveilleux , (mais encore très réservé ), site d'
Arabie Saoudite .
La plaine alluviale du site de Hégra, bordée de hauts massifs montagneux (arrière-plan). Devant, se détachent les chicots gréseux où furent sculptées les tombes de la nécropole.
© Mission Madâin Sâlih
Ils tranchaient les massifs de grès par le haut, descendaient petit à petit pour tailler les façades décorées puis creusaient dans la roche les chambres funéraires monumentales. Les Nabatéens ont façonné la cité de Hégra, en Arabie saoudite, au premier siècle de l' ère chrétienne. Laïla Nehmé, chargée de recherche au Lesa du CNRS, se passionne depuis dix-huit ans pour ce peuple également architecte de la sublime Pétra, en Jordanie, dont les tombeaux rupestres, encore plus impressionnants, ont déjà fasciné des légions de touristes. Tandis que la mystérieuse Hégra – Madâin Sâlih de son nom moderne – reste quasi déserte.
© G. Ferrandis
Vue du massif dit du Qasr al-Bint qui abrite la plus importante nécropole rupestre du site.
À sa base, on distingue les nombreuses tombes aux portes creusées dans la falaise.
Trop long à raconter, parce que là bas le temps n' a aucune importance, toujours est-il que par un concours de circonstances extraordinaire, nous obtenons
Le secret ? . .
Dans une situation qui devait logiquement se terminer pour nous de façon catastrophique, le pur hasard a voulu que
" l' intelligence " intervienne en la personne de
L' intervention de cet Homme-envoyé-du-ciel , d' une culture et d' une sensibilité remarquables ( l' un n' empêche pas l' autre !! ) nous aura évité le pire.
La gratitude que nous lui avons témoigné et le grand intérêt porté à son travail, qui plus est de la part d' une femme (BB, par définition inexistante ), ont amené ce personnage à nous offrir
Nous, communs des mortels, avons certes subi de bonne grâce dans ce pays, quelques démonstrations de l' odeur de l' argent qui permet les largesses les plus extravagantes.
Mais quand les gouttes de pluie sont plus rares que celles en diamant . . . il faut relativiser.
S' excusant de ne pouvoir nous servir de guide, et nous recommandant de respecter ce sanctuaire, il a simplement prononcé
Et il me semble avoir décelé une lueur complice dans son regard lorsqu' il nous a prié de ne . . .
Je m' en voudrais cruellement si je m' étais trompé . . .
C' est donc aujourd'hui ce chez nous que nous vous proposons de visiter à travers ces documents, ressortis de l' album jusqu' alors classé confidentiel .
avec l' infinie reconnaissance que nous devons à cet Homme . . . du monde !
Les commentaires (jaunes) étant ceux des quelques privilégiés ayant pu, enfin, assouvir leur passion pour l' Histoire et assurément concrétiser un rêve .
Y découvriront-ils une trace de notre passage ?
commentaires CNRS
Documents photos exclusifs Vues autrement ( 1993 )
« C' était une véritable ville », insiste Laïla Nehmé. Elle abritait, au centre, une zone résidentielle – d' une cinquantaine d' hectares – entourée d' un rempart en terre crue. « Une prospection géophysique, entreprise par un membre de la mission, a mis en évidence l' empreinte de places, rues, îlots et autres preuves d' un véritable aménagement urbain du site », explique-t-elle.
Enfin, l' existence de terres agricoles et l' efficacité d' un système d' irrigation (fondé sur un important réseau de puits) ne font plus aucun doute grâce aux travaux du géographe de l' équipe. Les Nabatéens, anciens pasteurs nomades devenus sédentaires, s' étaient donc bel et bien établis à Hégra, au carrefour entre péninsule arabique, Syrie, Jordanie et Mésopotamie.
Leurs richesses, accumulées grâce au commerce de la myrrhe et de l' encens, suscitaient la convoitise de leurs voisins, notamment les Romains. Les Nabatéens devaient donc plus que tout assurer la sécurité de leurs routes commerciales en ponctuant leur vaste royaume de stations caravanières. Hégra fut certainement l' une d' elles.
Mais pas seulement… « La ville se situait non loin d' une frontière supposée avec ce qui restait du royaume de Dédân, la moderne al-'Ulâ, à 20 km au sud de Mdâin Sâlih, souligne Laïla Nehmé. Elle devait donc également servir de poste militaire ». Reste à définir le statut de Hégra par rapport à Pétra, capitale politique du royaume Nabatéens. Les habitants de l' une et de l' autre ville avaient-ils des points communs ? « Pour l' instant, l' exploration archéologique du site s' est limitée à des prospections de surface, rappelle la chercheuse. Il faudrait maintenant réaliser des sondages. Et obtenir de spécialistes en céramologie7 des données sur la chronologie de l' occupation du site. »
Charline Zeitoun
A suivre . . .